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Son Excellence Matthew Wilson, Ambassadeur et représentant permanent de la Barbade auprès de l’Office des Nations Unies, de l’OMC et des autres organisations internationales à Genève.
Son Excellence R.G.S Wijesekara, Ambassador, Mission permanente de la République socialiste démocratique de Sri Lanka auprès de L’organisation mondiale du commerce.
Son Excellence Sumbue Antas, Ambassador, Mission permanente de la République du Vanuatu auprès de l’Office des Nations Unies, de l’OMC et des autres organisations internationales à Genève.
Alors que le monde se prépare pour le prochain sommet sur le climat COP29 à Bakou, le fossé entre les promesses environnementales et les actions tangibles reste bien trop grand. Malgré des décennies de promesses, la transition mondiale vers une économie verte progresse à un rythme glacial. Si nous voulons atteindre nos objectifs climatiques, nous avons besoin d’un ensemble de solutions comprenant le financement, le transfert de technologies, l’investissement dans les biens et services environnementaux et, surtout, des solutions concrètes qui donnent des résultats sur le terrain.
SYDONIA (système douanier automatisé), un système informatique mis au point par l’ONU commerce et développement, est l’une de ces initiatives concrètes qui font une différence discrète, mais qui ont un impact. La contribution du SYDONIA à l’écologisation du commerce international est réelle, mesurable et pragmatique. Actuellement opérationnel dans plus de 100 pays, dont 38 pays les moins avancés (PMA), 24 pays en développement sans littoral (PDSL) et 41 petits États insulaires en développement (PEID), il est particulièrement utile dans les régions les plus vulnérables au changement climatique. En rationalisant les procédures douanières et en réduisant le recours au papier, SYDONIA aide des nations comme les nôtres à réduire les émissions de carbone et à améliorer l’efficacité environnementale du commerce mondial. En outre, la transparence accrue du système a permis d’augmenter les recettes publiques en réduisant la corruption et en améliorant la conformité douanière.
Étant donné que le commerce représente près d’un quart des émissions mondiales de carbone, il est essentiel de réformer la manière dont les marchandises franchissent les frontières. Chaque expédition est marquée d’une empreinte, qu’il s’agisse d’inspections physiques, d’inefficacité des transports ou de la paperasserie qui accompagnent le commerce international. La modernisation de ce processus est non seulement vitale pour l’économie, mais aussi pour l’environnement.
Dans une grande partie du monde en développement, les procédures douanières sont encore enlisées dans des systèmes obsolètes et gourmands en papier. Chaque transaction laisse une empreinte écologique importante, car les documents sont transportés d’une agence gouvernementale à l’autre, tamponnés, classés et retamponnés. L’impact le plus immédiat du SYDONIA a été de réduire cet encombrement bureaucratique.
En numérisant les documents douaniers et en permettant les paiements électroniques, le système a contribué à réduire l’utilisation du papier et les émissions dans toute une série de pays. En Angola, par exemple, l’introduction du SYDONIA a permis de réduire la consommation de papier de 70 %. De même, à Aruba, un module de paiement numérique a permis d’économiser l’équivalent de 376 000 documents imprimés par an. Il s’agit de petits changements concrets, mais leur impact cumulatif est significatif : moins d’arbres abattus, moins d’émissions dues à la production de papier et moins de kilomètres parcourus pour livrer les documents. Cela est également important pour les micros, petites et moyennes entreprises (MPME) qui peuvent consacrer plus de temps au développement de leurs activités et moins de temps avec la lourdeur administrative.
La dématérialisation est également synonyme d’accélération des échanges. Elle permet d’identifier facilement les erreurs lors de la soumission, si les contrôles de documents appropriés sont en place, et nous savons qu’une meilleure collecte de données réduit le besoin d’inspections physiques. Avant SYDONIA, un dédouanement classique en Jamaïque pouvait prendre des jours ; aujourd’hui, les marchandises peuvent être dédouanées en 32 heures seulement. Au Bangladesh, le délai de traitement des déclarations en douane a été ramené à trois jours pour 82 % des transactions. Les avantages pour l’environnement sont évidents : des dédouanements plus rapides signifient moins de véhicules qui tournent au ralenti dans les ports et aux frontières, moins de consommation de carburant et moins de pollution.
Le transport, en particulier le transport maritime et routier, reste un facteur important d’émissions de gaz à effet de serre au niveau mondial. À lui seul, le transport maritime est responsable de 3 % des émissions mondiales, une part qui devrait augmenter à mesure que le volume des échanges commerciaux s’accroît. SYDONIA a contribué à réduire les émissions liées au transport de marchandises en améliorant la logistique et en promouvant un transport plus écologique et la facilitation du commerce.
En rationalisant les processus, SYDONIA permet des flux commerciaux plus fluides, ce qui réduit les retards inutiles et les émissions. À Tonga, par exemple, la gestion numérique des manifestes d’expédition par le biais du SYDONIA a permis de réduire de 14 % les émissions dues au transport maritime. De même, au Turkménistan, les systèmes douaniers automatisés ont réduit les temps d’attente pour le fret routier, contribuant ainsi à la réduction des émissions.
Le transport aérien, souvent négligé dans les discussions sur l’efficacité du commerce, a également tout à gagner. La collaboration du SYDONIA avec l’IATA permet une manutention plus efficace du fret, réduisant le temps d’immobilisation des avions au sol, ce qui diminue la consommation de carburant et les émissions.
Les gains d’efficacité du SYDONIA vont au-delà de la numérisation des documents et de la logistique. En aidant les gouvernements à réduire les délais de traitement douanier, le système diminue les émissions associées aux retards douaniers. Par exemple, le programme ‘Trusted Trader’ mis en œuvre au Belize permet aux autorités douanières d’identifier certains commerçants à faible risque comme étant dignes de confiance, ce qui réduit la nécessité de procéder à des inspections physiques. Sur une période de cinq ans, cette initiative a entraîné une baisse significative des taux d’intervention, qui sont passés de 91 % à 45 %. Par conséquent, les émissions liées aux déplacements inutiles des véhicules et aux inspections physiques ont également été réduites.
Ces améliorations ne sont pas simplement administratives ; elles font partie d’une stratégie plus large visant à écologiser le commerce international en le rendant plus rapide, plus intelligent et plus respectueux de l’environnement. À Vanuatu, par exemple, le système de guichet unique électronique a non seulement réduit les délais de dédouanement, mais il a également permis de réduire de plus de 90 % les demandes de documents papier, ce qui représente une économie de 42 000 pages par an. La Barbade a également lancé récemment un guichet unique électronique, avec l’intention de récolter des bénéfices environnementaux similaires.
Les accords internationaux tels que le protocole de Montréal et la convention sur le commerce international des espèces de faune et de flore sauvages menacées d’extinction (CITES) sont essentiels dans l’effort mondial de protection de l’environnement. Cependant, l’application de ces accords peut s’avérer difficile, en particulier pour les autorités douanières chargées de contrôler le respect de ces accords.
SYDONIA offre des outils pratiques pour aider les pays à respecter leurs engagements environnementaux. Son module ODS (substances appauvrissant la couche d’ozone) permet aux agences douanières de suivre et de gérer le commerce des substances nocives pour la couche d’ozone, tandis que le système eCITES permet de contrôler le mouvement des espèces menacées d’extinction. Au Sri Lanka et au Timor-Leste, SYDONIA s’est avéré efficace pour délivrer des permis et contrôler le commerce de ces espèces sensibles, en veillant à ce que les pays restent en conformité avec les accords internationaux.
Les avantages de ces systèmes sont tangibles. Au Sri Lanka, par exemple, les délais de traitement des permis pour les marchandises liées à la CITES sont passés de 120 heures à seulement 27 heures. En Bosnie-Herzégovine, SYDONIA a permis au gouvernement d’appliquer des taxes vertes sur les importations de véhicules, ce qui a entraîné une augmentation de 50 % du nombre de véhicules électriques et hybrides entrant dans le pays.
La contribution du SYDONIA à l’écologisation du commerce mondial est tangible, bonne pour le commerce et bonne pour l’environnement. Nous constatons que de réels progrès découlent de l’effet cumulatif de ces petites mesures concrètes et pragmatiques. Chaque document sans papier, chaque dédouanement rationalisé et chaque processus logistique plus efficace nous rapproche d’un système commercial plus écologique.
À l’approche de la COP29, il est bon de rappeler que le voyage vers un avenir durable peut se faire par étapes successives. SYDONIA est considéré comme l’une de ces étapes importantes – c’est un outil pratique qui montre comment des solutions modestes et évolutives peuvent avoir un impact réel sur le défi environnemental le plus pressant au monde.
Dans un monde inondé d’engagements climatiques, SYDONIA se distingue comme un exemple de progrès discret et constant, preuve que parfois, les solutions les plus efficaces sont celles qui sont déjà à l’œuvre.
Par
Son Excellence Matthew Wilson, Ambassadeur et représentant permanent de la Barbade auprès de l’Office des Nations Unies, de l’OMC et des autres organisations internationales à Genève.
Son Excellence R.G.S Wijesekara, Ambassador, Mission permanente de la République socialiste démocratique de Sri Lanka auprès de L’organisation mondiale du commerce.
Son Excellence Sumbue Antas, Ambassador, Mission permanente de la République du Vanuatu auprès de l’Office des Nations Unies, de l’OMC et des autres organisations internationales à Genève.
Alors que le monde se prépare pour le prochain sommet sur le climat COP29 à Bakou, le fossé entre les promesses environnementales et les actions tangibles reste bien trop grand. Malgré des décennies de promesses, la transition mondiale vers une économie verte progresse à un rythme glacial. Si nous voulons atteindre nos objectifs climatiques, nous avons besoin d’un ensemble de solutions comprenant le financement, le transfert de technologies, l’investissement dans les biens et services environnementaux et, surtout, des solutions concrètes qui donnent des résultats sur le terrain.
SYDONIA (système douanier automatisé), un système informatique mis au point par l’ONU commerce et développement, est l’une de ces initiatives concrètes qui font une différence discrète, mais qui ont un impact. La contribution du SYDONIA à l’écologisation du commerce international est réelle, mesurable et pragmatique. Actuellement opérationnel dans plus de 100 pays, dont 38 pays les moins avancés (PMA), 24 pays en développement sans littoral (PDSL) et 41 petits États insulaires en développement (PEID), il est particulièrement utile dans les régions les plus vulnérables au changement climatique. En rationalisant les procédures douanières et en réduisant le recours au papier, SYDONIA aide des nations comme les nôtres à réduire les émissions de carbone et à améliorer l’efficacité environnementale du commerce mondial. En outre, la transparence accrue du système a permis d’augmenter les recettes publiques en réduisant la corruption et en améliorant la conformité douanière.
Étant donné que le commerce représente près d’un quart des émissions mondiales de carbone, il est essentiel de réformer la manière dont les marchandises franchissent les frontières. Chaque expédition est marquée d’une empreinte, qu’il s’agisse d’inspections physiques, d’inefficacité des transports ou de la paperasserie qui accompagnent le commerce international. La modernisation de ce processus est non seulement vitale pour l’économie, mais aussi pour l’environnement.
Dans une grande partie du monde en développement, les procédures douanières sont encore enlisées dans des systèmes obsolètes et gourmands en papier. Chaque transaction laisse une empreinte écologique importante, car les documents sont transportés d’une agence gouvernementale à l’autre, tamponnés, classés et retamponnés. L’impact le plus immédiat du SYDONIA a été de réduire cet encombrement bureaucratique.
En numérisant les documents douaniers et en permettant les paiements électroniques, le système a contribué à réduire l’utilisation du papier et les émissions dans toute une série de pays. En Angola, par exemple, l’introduction du SYDONIA a permis de réduire la consommation de papier de 70 %. De même, à Aruba, un module de paiement numérique a permis d’économiser l’équivalent de 376 000 documents imprimés par an. Il s’agit de petits changements concrets, mais leur impact cumulatif est significatif : moins d’arbres abattus, moins d’émissions dues à la production de papier et moins de kilomètres parcourus pour livrer les documents. Cela est également important pour les micros, petites et moyennes entreprises (MPME) qui peuvent consacrer plus de temps au développement de leurs activités et moins de temps avec la lourdeur administrative.
La dématérialisation est également synonyme d’accélération des échanges. Elle permet d’identifier facilement les erreurs lors de la soumission, si les contrôles de documents appropriés sont en place, et nous savons qu’une meilleure collecte de données réduit le besoin d’inspections physiques. Avant SYDONIA, un dédouanement classique en Jamaïque pouvait prendre des jours ; aujourd’hui, les marchandises peuvent être dédouanées en 32 heures seulement. Au Bangladesh, le délai de traitement des déclarations en douane a été ramené à trois jours pour 82 % des transactions. Les avantages pour l’environnement sont évidents : des dédouanements plus rapides signifient moins de véhicules qui tournent au ralenti dans les ports et aux frontières, moins de consommation de carburant et moins de pollution.
Le transport, en particulier le transport maritime et routier, reste un facteur important d’émissions de gaz à effet de serre au niveau mondial. À lui seul, le transport maritime est responsable de 3 % des émissions mondiales, une part qui devrait augmenter à mesure que le volume des échanges commerciaux s’accroît. SYDONIA a contribué à réduire les émissions liées au transport de marchandises en améliorant la logistique et en promouvant un transport plus écologique et la facilitation du commerce.
En rationalisant les processus, SYDONIA permet des flux commerciaux plus fluides, ce qui réduit les retards inutiles et les émissions. À Tonga, par exemple, la gestion numérique des manifestes d’expédition par le biais du SYDONIA a permis de réduire de 14 % les émissions dues au transport maritime. De même, au Turkménistan, les systèmes douaniers automatisés ont réduit les temps d’attente pour le fret routier, contribuant ainsi à la réduction des émissions.
Le transport aérien, souvent négligé dans les discussions sur l’efficacité du commerce, a également tout à gagner. La collaboration du SYDONIA avec l’IATA permet une manutention plus efficace du fret, réduisant le temps d’immobilisation des avions au sol, ce qui diminue la consommation de carburant et les émissions.
Les gains d’efficacité du SYDONIA vont au-delà de la numérisation des documents et de la logistique. En aidant les gouvernements à réduire les délais de traitement douanier, le système diminue les émissions associées aux retards douaniers. Par exemple, le programme ‘Trusted Trader’ mis en œuvre au Belize permet aux autorités douanières d’identifier certains commerçants à faible risque comme étant dignes de confiance, ce qui réduit la nécessité de procéder à des inspections physiques. Sur une période de cinq ans, cette initiative a entraîné une baisse significative des taux d’intervention, qui sont passés de 91 % à 45 %. Par conséquent, les émissions liées aux déplacements inutiles des véhicules et aux inspections physiques ont également été réduites.
Ces améliorations ne sont pas simplement administratives ; elles font partie d’une stratégie plus large visant à écologiser le commerce international en le rendant plus rapide, plus intelligent et plus respectueux de l’environnement. À Vanuatu, par exemple, le système de guichet unique électronique a non seulement réduit les délais de dédouanement, mais il a également permis de réduire de plus de 90 % les demandes de documents papier, ce qui représente une économie de 42 000 pages par an. La Barbade a également lancé récemment un guichet unique électronique, avec l’intention de récolter des bénéfices environnementaux similaires.
Les accords internationaux tels que le protocole de Montréal et la convention sur le commerce international des espèces de faune et de flore sauvages menacées d’extinction (CITES) sont essentiels dans l’effort mondial de protection de l’environnement. Cependant, l’application de ces accords peut s’avérer difficile, en particulier pour les autorités douanières chargées de contrôler le respect de ces accords.
SYDONIA offre des outils pratiques pour aider les pays à respecter leurs engagements environnementaux. Son module ODS (substances appauvrissant la couche d’ozone) permet aux agences douanières de suivre et de gérer le commerce des substances nocives pour la couche d’ozone, tandis que le système eCITES permet de contrôler le mouvement des espèces menacées d’extinction. Au Sri Lanka et au Timor-Leste, SYDONIA s’est avéré efficace pour délivrer des permis et contrôler le commerce de ces espèces sensibles, en veillant à ce que les pays restent en conformité avec les accords internationaux.
Les avantages de ces systèmes sont tangibles. Au Sri Lanka, par exemple, les délais de traitement des permis pour les marchandises liées à la CITES sont passés de 120 heures à seulement 27 heures. En Bosnie-Herzégovine, SYDONIA a permis au gouvernement d’appliquer des taxes vertes sur les importations de véhicules, ce qui a entraîné une augmentation de 50 % du nombre de véhicules électriques et hybrides entrant dans le pays.
La contribution du SYDONIA à l’écologisation du commerce mondial est tangible, bonne pour le commerce et bonne pour l’environnement. Nous constatons que de réels progrès découlent de l’effet cumulatif de ces petites mesures concrètes et pragmatiques. Chaque document sans papier, chaque dédouanement rationalisé et chaque processus logistique plus efficace nous rapproche d’un système commercial plus écologique.
À l’approche de la COP29, il est bon de rappeler que le voyage vers un avenir durable peut se faire par étapes successives. SYDONIA est considéré comme l’une de ces étapes importantes – c’est un outil pratique qui montre comment des solutions modestes et évolutives peuvent avoir un impact réel sur le défi environnemental le plus pressant au monde.
Dans un monde inondé d’engagements climatiques, SYDONIA se distingue comme un exemple de progrès discret et constant, preuve que parfois, les solutions les plus efficaces sont celles qui sont déjà à l’œuvre.